Open science, transparence et évaluation. Perspectives et enjeux pour les chercheurs
– En partenariat avec le CNRS (délégation Aquitaine), l’Inria (centre Bordeaux Sud-Ouest) et l’Université de Bordeaux (pôle RHDS), l’Urfist de Bordeaux organise une journée d’étude dédiée à l’open science :
"Open science, transparence et évaluation. Perspectives et enjeux pour les chercheurs", 04/04/2017, Talence
– S’inscrire : inscription gratuite et obligatoire
Thèmes : intégrité et éthique, données de la recherche, open access, protection des savoirs, évaluation, évolution des pratiques de publication
Intervenants :
Danny Kingsley, responsable du département "Scholarly Communication", Université de Cambridge : "Is "Open Science" a solution or a threat ?"
The way research is disseminated has changed immeasurably since the advent of the internet, yet we still reward researchers in the same way - for publication of novel results in high impact journals. This talk will start with a brief discussion of some of the big challenges the research sector is facing as a result and describe how Open Science can address these. The talk will then focus on the difficulty of introducing and implementing Open Science solutions.
Open Science questions the status quo, and potentially threatens the established reputation of both institutions and individuals.
It is not an easy concept to implement. While the discipline of Scholarly Communication takes a ’meta’ view of the whole research ecosystem, most players in that system are working within a narrow view. It is very rare for individuals to be able to see beyond their own experience.
Challenges for people trying to implement Open Science initiatives range from practical issues in implementing change, through to the people skills and negotiations required to convince individuals and institutions that this change is necessary.
Nicolas Rougier, chercheur à l’Inria et membre de l’équipe projet Mnemosyne : "ReScience. Mieux qu’une recherche reproductible ? une recherche répliquée"
ReScience est une revue à comité de lecture dédiée aux sciences computationnelles qui encourage la réplication de travaux déjà publiés.
ReScience promeut également de nouvelles implémentations en open source afin de s’assurer que les travaux originaux soient reproductibles. De fait, toute la chaîne éditoriale s’en trouve modifiée, comparativement à une revue classique : ReScience est hébergée sur GitHub où chaque nouvelle réplication d’une étude est mise à disposition, accompagnée de commentaires, d’explications et de tests. Chaque soumission est analysée publiquement et testée pour que tout chercheur puisse s’en servir de nouveau. Des réplications dans les domaines des neurosciences, de la biologie, de la physique et de l’écologie sont déjà disponibles.
Hervé Maisonneuve, médecin et consultant, rédacteur du blog "Rédaction médicale et scientifique" : "Open access en sciences de la vie : prédateurs, grand public, nouveaux enjeux"
En science de la vie, l’open access et l’ouverture des données ont apporté des bénéfices et des risques. Les bénéfices : je veux tout, tout de suite, n’importe où et gratuitement... c’est presque obtenu. Il semble que plus de 50 % de la littérature biomédicale soit en open access. En pratique, pour les étudiants, c’est presque 100 % par les réseaux sociaux et des sites hébergeant tous les articles.
Mais 100 % d’open access suppose des utilisations hors du système pour éviter de payer en ligne les accès aux articles. Les chercheurs ne comprennent pas les nouveaux modèles économiques avec les APCs (article processing charge). Ils ne voient pas encore l’intérêt des archives ouvertes comme HAL, ou des registres d’universités.
L’open access n’a pas diminué la course aux revues à facteur d’impact élevé. La fausse innovation est publiée au détriment des réplications. Les embellissements de données laissent à penser qu’environ 50 % des articles ne représentent pas la réalité des expérimentations.
La transparence et le partage des données ont d’autres conséquences : la consultation des articles en open access en médecine semble être le fait du grand public (75 % des internautes) plutôt que des chercheurs (25 %).
Marianne Noël, docteur en chimie et doctorante en sociologie au Lisis (Laboratoire Interdisciplinaire Sciences Innovations Sociétés) : "Valuation des connaissances et politiques d’open access en chimie"
La chimie demeure une discipline moins ouverte à la diffusion en open access que la physique ou la biologie. Le modèle le plus répandu actuellement est celui de l’APC (article processing charge) ou modèle "auteur-payeur", qui consiste à faire financer le coût de la diffusion en open access par l’institution du chercheur.
La présentation de M. Noël va décrire la mise en place d’une initiative pilote en faveur de l’open access (à base de "vouchers"), lancée par une société savante majeure. Il s’agira d’analyser les pratiques de valuation comme un ensemble de pratiques sociales sur des sites distribués.
Hélène Skrzypniak, enseignante-chercheuse en droit de la propriété intellectuelle à l’Irdap (Institut de Recherche en Droit des Affaires et du Patrimoine) : "Enjeux juridiques de l’open science"